Hallo,
Voilà bientôt sept semaines que le stage a commencé, je crois pouvoir vous en parler sans trop prendre le risque de raconter d’âneries…
Plus d’un ont été étonnés d’apprendre que je partais en Allemagne. A peu près tous ceux qui sont susceptibles de passer sur ce blog savent que « wouément, j’ai voulu ca reciwculer en Afwique » (mais si vous comprenez, cela signifie que j’ai envie de retourner en Afrique). Alors, dites-vous, pourquoi le pays de la Becks et de la saucisse et pas celui de la Primus et de la brochette de chèvre ?
La réponse est simple : pour le stage à Adelphi ! Adelphi est une entreprise fondée en 2001 par nanani nanana. Ce qui compte, c’est de savoir qu’elle englobe deux filiales : Adelphi Research, filiale à but non lucratif dont l’objet est très logiquement la recherche, et Adelphi Consult, qui est tout aussi logiquement une entreprise de consulting, ou de conseils en bon Français de chez nous.
J’ai eu la connaissance qu’Adelphi Consult cherchait un stagiaire par une annonce (dites voir, je donne dans le tautologique, ce soir). Une personne francophone devait être recrutée sur un projet bien particulier : le SEED. Le SEED est un concours co-organisé par le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement), le PNUD (la même chose pour le Développement) et l’IUCN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), qui récompense chaque année des entreprises à vocation sociale et environnementale de pays en développement (= des pays pauvres, pour ceux qui ne sont pas adeptes des euphémismes politiquement corrects). Chaque Lauréat bénéficie d’un soutien sur mesure pour faire progresser son projet : rédaction d’un business plan, networking et compagnie.
La question étant : quel genre d’initiatives est éligible ? Les PME des pays en développement présentant un « triple bilan » positif : viabilité économique, contribution au développement social, et protection de l’environnement. Du centre de recyclage de sacs plastiques usagés à la culture intensive de champignons, en passant par les produits de beauté à base de Karité, la construction d’habitats en terre ou la fabrication de vélos en bamboo, les idées foisonnent.
Sac fabriqué par une entreprise burkinabé, lauréate du SEED. Garantie 100% sac plastiques usagés. Plus d'infos : www.gafreh.org.
Et Adelphi, dans l’histoire ?! Eh bien Adelphi est employée par les organisateurs du SEED pour mettre en œuvre ce programme de support. Donc on aide directement les Lauréats ; mais notre client reste le secrétariat du SEED.
Et moi, dans l’histoire ?! Eh bien je suis « project assistant » des Lauréats francophones. Ils sont sept, sur trente-cinq en tout. D’est en ouest, ça en fait un au Rwanda, un au Cameroun (mes chouchous, même si c’est mal d’avoir des préférés), trois au Burkina Faso, et deux au Sénégal.
Beaucoup ont souligné que pour soutenir ces initiatives, le mieux était d’aller à leur rencontre (en gros : « Mais il faut aller sur place ! Tu vas retourner en Afrique, diiiiiiiiiiiis ?! »). Certes. Il faut aller sur place. Une de mes deux maitres de stage a passé trois semaines en mars entre le Cameroun et le Burkina, d’autres par demain pour un petit voyage en Gambie. Pour ma part, je vérifie la situation politique du pays, prépare leur agenda sur place. J’en suis pas encore à checker la météo, mais presque [ton frustré de qui voyage depuis son écran d’ordinateur].
Pourquoi je prends le temps de vous décrire le stage ?! Parce que j’y crois ! Autant j’ai pu être sceptique sur le rôle des ONG en Afrique ; autant il me semble que ce genre de projets autonomes, portés par des initiatives locales, sont un début de solution à la pauvreté en Afrique.
Et puis car j’aime ce stage. J’aime ce que j’ai à faire (préparer les business plans des projets, des flyers promotionnels, contacter des investisseurs potentiels, et pas mal de traductions aussi. Je sais dire en Anglais « recyclage de charbon de bois en biocharbon afin de lutter contre la déforestation » …) Et aussi car j’ai beau voyagé depuis mon écran d’ordinateur, je voyage quand même ! Préparer des mails pour René-Désiré, Bonaventure, Innocent, Honorée, Evariste et autres Claire-Vénantie, Epitace ou Pascal-Firmin, c’est quand même plus fun qu’écrire à François Dupont (pensée émue pour tous les Burundais qui me répétaient que j’avais un prénom de grand-mère).
J’aurais encore beaucoup de choses à vous raconter sur le stage, mais j’ai peur de vous fatiguer. Alors en exclu quelques liens si vous souhaitez en savoir plus :
- Le concours SEED, où vous trouverez une liste des Lauréats et des liens vers leur site web lorsqu’ils en ont.
- Adelphi
- Un rapport du PNUE sur l’entrepreneuriat social et environnemental. Ca peut paraitre chiant, mais en fait non.
- Et je vous aurais bien filé le RIB de mes chouchous du Cameroun qui recherchent des investisseurs, mais j’ai peur pour les droits et tout.
Voilà ! Et comme ya pas que le travail dans la vie, je ne veux plus entendre parler du stage jusque lundi. Visite des parents à Berlin oblige, j’ai pris congé demain.
Je tâcherai de revenir bientôt, vous m’aviez sacrément manqué !
Caro