Le titre parle pour lui, ce week-end a été l'occasion de ma première nuit en dehors de Bujumbura. Lieu de villégiature : Higienda, un village pommé à trois quart d'heure (enfin normalement, le retour nous a pris deux heures et demie. J'aime.) à l'Est de Buja.
Lena et moi sommes parties samedi matin (comprenez à 14 heures, les expats aussi se mettent à l'heure africaine) toutes tristes de quitter notre nouveau colloc, star internationalement connue pour avoir joué le rôle du bidulaptor dans Jurrasik Park. Here he is :
On rejoignait là-haut des amis de Jakob (qui n'était pas là), et on était au total neuf : deux Anglais, une Suisse allemande, deux Galloises, une Américaine, une Hollandaise, Lena et moi. Beau brassage culturel (brassage culturel occidental, certes), c'était très sympa.
Les autres y allaient en taxi, mais Lena et moi avons décidé d'y aller en bus. Expérience TRES intéressante. Le bus, c'est un mini-van où on s'entasse à 20 (En France, c'est le genre de minibus pour neuf personnes. Amoureux de l'espace vital, fuyez !), mais où on ne craint rien car il y a des affiches religieuses un peu partout et "Jésus nous protège". L'aller s'est assez bien passé. Le retour, beaucoup moins. On a eu du mal à trouver un bus car l'hôtel où nous dormions était situé à 6 km à l'extérieur du village (entre le village et Bujumbura) et chacun des bus qui passaient devant nous étaient pleins. On a donc dû en arrêter un qui venait de Bujumbura, aller jusqu'à Higienda, puis trouver un autre bus pour redescendre. Il s'est mis à pleuvoir, et faut-il le préciser, le bus n'était pas étanche. Bref, on était contentes d'arriver.
Mais comme on se l'est répété avec sagesse, cela faisait partie du voyage. Et cela valait le coup, c'était un super week-end.
D'abord, la route était splendide. Attendez, je précise : la vue sur le trajet était splendide. Car la route est une chaussée africaine, or chaussée africaine splendide appartient à la catégorie des oxymores.
Génial, non, le petit village perché sur la colline (au centre droit de la photo, cliquez sur la photo pour l'agrandir).
Premier scoop : on peut avoir froid en Afrique. Mais vraiment froid. Astère m'avait avertie : "Higienda, c'est la France". Venant d'un Burundais, j'ai pris le conseil à la légère et suis partie avec un pull (si un Lillois vous affirmait que "la Belgique, c'est le pôle Nord", vous réagiriez comment, vous ?). Triste erreur. Ma principale source de chaleur samedi soir fut donc… la cheminée. Et je vous assure qu'il n'y a rien de plus exotique que de manger une brochette de chèvre au coin du feu, en se répétant "Yes, we are in the middle of Africa!".
Ce week-end fut également l'occasion de ma première rando africaine, dans un paysage très… européen. Je me fâche contre le premier qui souligne qu'il n'y a pas besoin d'aller au Burundi pour traverser un pré bordé de sapin. C'était magnifiue. Je vous le laisse découvrir par vous-même.
Le "village" africain (comprenez les trois huttes qui jouent à cache-cache) au milieu des prairies. A gauche, des plantations de thé, puis derrière un champ de maïs. Au fond, on aperçoit le lac et encore plus au fond, au milieu des nuages, le Congo.
Et je crois que c'est à peu près tout. Une dernière photo juste parce que je vous aime bien, celle du paysage qui s'offre à nous en redescendant d'Higienda :
Coucher de soleil sur le bidonville-sud de Bujumbura. Au loin, les montagnes du Congo (je sais je le rabâche sur toutes les photos, mais je trouve toujours génial de constater, l'air de rien: "Tiens, ça, c'est le Congo").
La semaine a en revanche nettement moins bien commencé que le week-end, avec, par ordre chronologique :
- Vol du téléphone
- Carte bancaire bloquée
- Expiration du visa (pour cause de pas payé pour cause de carte bancaire bloquée ; tout est lié, l'ami) et passeport confisqué à la Police des Frontières. Je crois que je vais demander le statut de réfugiée, parait qu'on fiche la paix aux demandeurs d'asile congolais.
A bientôt,
Caro
Croë, l'oeil exercé de ton père a cru décelé des vignes sur la 2ème photo du week end à Higienda. Le Burundais cultiverait-il le Cabernet Sauvignon ? Vite renseigne toi. Mais ne goute sous aucun prétexte. C'était peut être du pavot, on voit mal sur la photo.
RépondreSupprimerOn voit que tu lis les commentaires =/. J'ai précisé que c'était du THE, je vous connais, je savais que vous vous feriez des idées !
RépondreSupprimerWaouh, c'est magnifique ! T'as l'intention d'aller faire un tour au Congo, un de ces quatre ?
RépondreSupprimer(Et je compatis pour tes em******, je croise les doigts pour toi !!!)
Non, le Congo, tout le monde me déconseille, c'est un pays hostile. Mais je vise le Rwanda et/ou la Tanzanie. A voir.
RépondreSupprimerEt toi ? La Laponie ? On attend les photos du Père Noël !