mercredi 7 avril 2010

Colocacion #2 bis


Comme son nom l'indique, c'est de la coloc dont il va s'agir une fois encore ici –mais pas que. Mais chaque chose en son temps, et commençons par le commencement : le titre, peut-être. D'aucuns diront «Pourquoi "#2 bis" ? Elle est où, la logique ? ». Là voilà : les colocs changent, mais pas la maison. Donc ce n'est pas vraiment une colocacion #3, mais ce n'est plus la #2 non plus. J'ai donc opté pour la #2 bis.

Ainsi, Lena est partie à son tour, voilà maintenant deux semaines. Je ne pouvais pas rester seule à la maison. De toute façon, on était à la recherche de quelqu'un pour prendre la chambre de Jakob depuis un mois. Lena et Jakob avaient proposé à la nouvelle stagiaire de leur boite d'emménager chez nous. C'était donc sûr que j'aurais une coloc une semaine après le départ de Lena ; certitude très pratique, d'ailleurs, sinon j'aurais déménagé. Mais restait toujours une chambre vide.
Et finalement, l'harcèlement de ma mailing list aura porté ses fruits, puisque j'ai rencontré deux jours après le départ de Lena quelqu'un qui cherchait une maison !

Ballade dans Muramwya.

La maison est donc de nouveau pleine ! Je vis désormais avec Adeline et Yves. Finis, les cours d'Anglais à table, la maison est désormais peuplée de Frenchies. Adeline est Lilloise et Yves est, tenez-vous bien, Crollois. Crollois de Crolles, oui, vous pouvez légitimement poser la question. Je sais, moi aussi, je trouve cela d'un exotisme fou. Petite remarque pour les Toulousains : désormais, vous ne pouvez plus nier que Crolles, c'est le centre du monde. Hum hum. Cela dit, c'est une vraie coïncidence, puisqu'on s'est rencontré par un des contacts de la mailing list, que je ne connais même pas. Pour que vous imaginiez la scène, la rencontre avec Yves a donné :
"Et donc, tu bosses pour ONG suisse. T'es Suisse, d
onc ?
- Non, Française. Je suis Grenobloise.
- Non ?! Moi aussi ! - De quel village ?
- Arf, tu dois pas connaitre. Crolles, ça te dit quelque chose ?"

Ca me dit quelque chose, en effet. Nous sommes partis de la nationalité, puis avons fini par nous demander dans quel quartier nous habitions… Maintenant, on en est à évoquer nos profs du collège, après avoir surtraité le dossier "pistes des 7 Laux".
Quant à Adeline, elle a fait Science-Po Lille. Aussi, entre ma prof d'Anglais de 6° et les commentaires sur les Vallons du Pra, j'ai pu me rappeler les chants du Crit' et autres évènements IEPiens. En ce qui concerne Yves, il n'a pas fait Science-Po, mais il a pris goût aux voyages en suivant sa copine… fraichement diplômée de Science-Po Grenoble. Quand je vous parlais d'exotisme

Gitega, ville "en développement".

Le premier commentaire serait "Le monde est petit". Non. En réalité, c'est le monde de Science-Po qui est petit, microcosme privilégié où beaucoup voyagent et finissent par se rencontrer. Je ne compte plus le nombre de Français ici qui ont fait Science-Po ; j'ai même rencontré un Anglais qui avait fait son Erasmus à l'IEP de Grenoble.

Sans transition après cette observation visant à souligner une fois encore la chance que j'ai de faire ce voyage, retraçons ce week-end de Pâques, premier de la coloc #2 bis. Il fallait fêter ça, d'autant plus qu'on avait quatre jours off (le lundi de Pâques + la commémoration mardi de l'assassinat du Président, qui a déclenché la guerre). Nous avons donc improvisé une petite virée à l'intérieur du Pays. Yves n'a pas pu nous accompagner, car il était là avec son chef. L'occasion pour moi de présenter ce dernier : Ludovic Hubler, écrivain du Monde en Stop. Sorti de l'ESC Strasbourg en 2003, il décide de partir faire le tour du monde en stop. Son périple aura duré cinq ans, au cours desquels il a visité 59 pays dont l'Afghanistan, la Corée du Nord (va trouver ton visa pour la Corée du Nord, toi !), ou la Colombie. Il a même fait du brise-glace-stop pour une épopée en Antarctique. Rencontre passionnante, comme j'en fais tellement au cours de cette année. Son livre a remporté le concours machin-chose du récit de voyage, et je vous encourage à le lire ! [Edit : non Maman, non Papa, je n'ai pas (encore) pour projet de faire le tour du monde en stop].


Base de l'alimentation du Burundais : le haricot. Y'en a pour tous les gouts.

Après ce petit coup de pub (pour lequel je ne recevrai aucune indemnité, promis), revenons à notre bien plus modeste virée à l'intérieur du pays. Destination : Gitega le dimanche, puis Muramwya le lundi. Gitega est la deuxième ville du pays, comme ne le montrent pas les photos. Muramwya, c'est moche et ya rien à y faire, donc le programme consistait à crapahuter dans les collines burundaises, entre plantations de thés, champs de manioc et forêts d'avocatiers et d'eucalyptus. Super week-end, au final, même si le chocolat de Pâques manque un peu…

Gitega.

Ce billet est déjà trop long, et pourtant je ne résiste pas à vous raconter une petite anecdote amusante. De retour de Muramwya hier, nous ne prenons pas un bus comme à l'aller, mais un Bagdad, c'est-à-dire un taxi collectif. Rien que le nom du concept fait rêver. A sept dans le taxi, petite voiture dans laquelle on serait serré à cinq. Trois devant (deux sur le siège passager. Si, si, c'est possible), quatre derrière, plus le coffre plein de bananes. Rassurez-vous, j'ai tout de même réussi à m'endormir, on ne change pas les bonnes habitudes (réveillée par un bout de banane qui m'a perforé l'oreille ; j'aime). A l'approche de la ville, le chauffeur s'arrête, en met deux dehors, appelle deux vélos qui attendent là, pose les deux sur le vélo, puis nous repartons – à cinq, donc. Nous continuons un peu, passons un barrage de flics, puis nous arrêtons de nouveau juste après le virage suivant. Là, nous attendent les deux expulsés, tandis que les vélos font demi-tour. L'explication, vous l'aurez comprise, était que le chauffeur sous-loue les services de taxi-vélo pour franchir les barrages de flics, puisqu'il transporte trop de passagers. Professions de cyclistes : passeurs de clients de taxi clandestin, ou nègres pour chauffeur de taxi. J'ai trop ri.

Alternative au Bagdad : se faire "lifter" par un camion. Sur la route de Muramwya.

Allez, j'arrête là, sinon vous ne voudrez plus venir.


Bises à tous,


Caro

PS : Une fois n'est pas coutume, la plupart des photos ne sont pas de moi, mais d'Adeline, plus téméraire que moi pour sortir l'appareil en ville.

4 commentaires:

  1. Non, c'est le contraire, ca me donne encore plus envie de venir.

    ça ressemble trop à Beyrouth : explosion partout, taxi à 7, mosquée au coin de la rue, voyageur piéton/stop qui font le tour du monde ...
    J'en ai rencontrer plein des comme ça dont un qui avais fait aussi HEC, c'est leur formation: subir HEC et on a trop envie d'aller voir aileurs !!!
    J'en reviens pas, il y a même un "Yves" ... trop fort, ca fais bizarre de voir son prénom écris partout, ca m'arrive pas souvent.

    Trouves moi un Aveyronnais (Pas de crolloiserie, c'est pas mon truc, sorry^^) et j'arrive dans l'heure !!

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  2. Lol tu vas rire, en rentrant en avion je suis tombée sur un homme d'affaire turc qui prenait l'avion de Munich à Ljubljana et qui travaillait à Trieste (tu me suis toujours ?) et qui allait faire du business à.... Grenoble ! Je commence à rejoindre ta position ;-)
    Eva

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  3. D'accord, je vois, Yves. Venir me voir, ça te dit rien, mais un Aveyronnais, ça te motive. Sympatoche...
    Eva, Grenoble, c'est loin (c'est beau aussi, je sais). Là, on parle de Crolles. On ne joue pas dans la même cour que ton Turc !
    Bises à tous les deux, Crolles vous salue bien bas (Buja aussi !)

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  4. Ben à Jyväskylä, y'a pas de Grenoblois/Crollois, ouf !!! Que des Toulousains :D:D
    En tout cas, je pense qu'on peut dire que "le monde des expatriés" est petit. Quand on pense que le mec de ma "famille Finlandaise" est parti en Erasmus à Angers...!
    Gros bisous mamzelle, see you soon !

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