vendredi 24 février 2012

Juste après le tarmac

Hallo !

En toute honnêteté, cet article aurait eu un peu plus de sens hier (quand je suis descendue de l'avion, en toute logique). Mais il se trouve que je n'ai pas eu le temps, alors je nous l'ai gardé tout chaud sous le coude et nous le prépare ce soir.

Avant tout, merci, merci, et merci pour vos mails, textos, coups de téléphone, pigeons voyageurs et autres télégrammes ! Qu'on se le dise, quand on débarque dans un endroit inconnu (et où on est personne pour tout le monde, en l'occurrence), cela fait très, très plaisir de savoir que certains pensent à nous. En tout cas, moi, ça me fait plaisir.

Bref, tout ça pour dire que je suis bien arrivée dans le Nôôôôôôôôôôôrd, que mes engelures sur les doigts ne m'empêchent pas encore de taper sur le clavier (ayiiiiiiiiiiiiiiiiii la mauvaise foi et les vieux clichés sur le temps allemand : il fait pour ainsi dire bon (6-7 degrés) et la pluie qui tombe depuis ne m'a pas encore noyée –elle m'a juste causé une petite indisposition capillaire, mais c'est une question d'habitude), et que… bah que tout va bien.

Mais voilà qu'à peine nous sommes-nous retrouvés et que je vous étouffe avec des considéración (à lire "cionne", ça n'a pas changé. On n'efface pas 4 ans avec la Pervesión –mon prof d'Espagnol, pour ceux qui n'ont pas eu l'honneur…- en un jour chez les Allemands) secondaires. Revenons-en à l'objet de ce billet, à savoir une question que nombre d'entre vous m'a déjà posée (nan, pas vous les IEPiens, je sais bien que vous connaissez la réponse) : "mais quand t'arrives dans un endroit nouveau, concrètement, tu fais quoi quand tu descends de l'avion ?"

Pour ma part, je n'ai jamais débarqué dans une ville sans savoir où j'allais dormir le soir-même (excepté en Tanzanie, mais c'était le but du voyage, hein…). N'en déplaise aux mauvaises langues qui prétendent que je suis partie en touriste – je ne vise personne, mais vous pouvez tout de même lorgner du côté de la branche supérieure de mon arbre généalogique.


Hier, donc, et même si c'était la première fois que personne ne m'attendait à l'aéroport (Stafford avait affrété des cars entre Londres et Stoke, et Astère m'avait attendue à l'aéroport de Buja), j'avais une adresse où me rendre. En effet, une amie (que vous connaissez, puisqu'il s'agit d'Adeline, ma coloc du Burundi), qui avait vécu à Berlin il y a quelques années, m'avait mise en contact avec un ami à elle ; lequel a proposé de m'héberger quelques jours (jusqu'à ce que je déménage vers la chambre que je loue le mois prochain). Danke à tous les deux. Je squatte donc chez Sébastien pour une semaine (les collègues de la SFAC, vous croyez que je ne vous vois pas vous marrer ?! Tsss tsss).

Ce que l'histoire ne raconte pas, en général, c'est le laps de temps qui s'écoule entre le moment où on descend de l'avion et le moment où on sonne chez Sébastien. Et pour cause, l'Ami, et pour cause… Vous m'autoriserez ce raccourci, mais vous êtes d'accord que si on raconte à une femme les détails de l'accouchement, ça lui donne envie d'adopter un chat ? [c'est pas moi qui le dis]. Hé bien c'est pareil dans notre situation : si on raconte à quelqu'un ce fameux laps de temps, ça le dissuade de voyager.

Rappelons-nous Xavier (alias Romain Duris) qui débarque à Barcelone dans l'Auberge Espagnole. Il est chargé comme une mule, il arrive pas à se souvenir du nom des rues qu'il a notées sur un bout de papier froissé, et, même si le film ne le montre pas, je suis sure qu'il a galéré pour trouver la station de métro en sortant de l'aéroport.

C'était moi hier. J'étais chargée, et j'avais l'impression que tout avait le même nom (quoi, ça finit tout par strasse ici, après tout), et j'avais chaaaaaauuuuuuud (superposicion stratégique de pulls pour économiser du poids dans les bagages), et j'y comprenais rien à leur délire de S-bahn et U-bahn (plus ou moins comme les métros et RER), et m**** je me suis trompée de quai faut que je redescende et que je remonte sur le quai d'à-côté avec la valise, et j'étais fatiguée, et je trouvais que le plan de métro était plus lisible avec le Nord tourné vers le bas, et je ne me souvenais plus quelle était la sensation d'avoir du sang dans mes doigts meurtris à force de tirer la valise, et c'est quoi cette météo allemande pourrie (pardonnez le pléonasme) et qu'est-ce-que-je-fous-ici-c'est-l'heure-de-sortir-le-chien.

Voilà, en substance, ce qui se passe pendant le laps de temps qui s'écoule.

Mais ça, on peut le zapper. Parce ce que l'histoire raconte, ce sont les rencontres, découvertes, surprises que réservent les voyages. Et elle a bien raison, car c'est de ça dont on se souvient, et que cet environnement nouveau deviendra familier avant qu'on ait eu le temps de s'en rendre compte.

J'vous embrasse,

Caro

lundi 20 février 2012

Comme un parfum de mobilité

Trop cool, on s'retrouve !

On s'retrouve deux ans après, sur ce blog embaumant la naphtaline, qui s'est sans doute senti un peu égaré tandis que la toile s'étirait sans lui, mais qui n'a pas encore tiré sa révérence et s'apprête gaiement à accueillir mes nouvelles péripéties. A savoir mille et un délires, états d'âme, anecdotes, et autres geignements.

Ce blog ; puis nous. Nous, un peu timides de l'embarras inhérent aux retrouvailles qui suivent de longues séparations, mais ravis (en ce qui me concerne) de nous retrouver sur cette interface qui m'a accompagnée de Stoke-on-Trent, UK à Bujumbura, Burundi.

Et qui m'accompagnera pour un nouveau semestre à l'étranger.

Ne nous leurrons pas, si vous êtes là, vous savez déjà l'histoire. Néanmoins, dans un souci de cohérence pour ce blog, permettez un petit update du pourquoi cette réouverture 637 jours après avoir mis un point qui devait être final à un an de mobilité. La raison est simple, l'Ami : je suis à la veille d'un nouveau départ. Mes pas (c'est une image, hein, j'y vais en avion –refus parental catégorique de voyager avec Clio) me mèneront ce semestre chez nos amis allemands, à Berlin, pour mon stage de fin d'études.




Bis repetita. Il faut penser à… tout, en fait. Et ça, ça n'a pas changé en deux ans : valises (faire rentrer 5 mois dans 20 kg, on est d'accord, ça relève de l'exploit !), résiliation d'abonnement à Orange (qui refuse de résilier les abonnements), attestations diverses et variées, et compagnie... Heureusement, Mère est assez efficace dans ce genre de situation délicate ("Tu n'as pas rappelé la LMDE pour demander ta CEAM… Mais siiiii, tu sais ce que c'est, ça remplace le formulaire E111". Oui, Mère).

Je pense que ce sera suffisant pour ce soir. J'aurai bien le temps de vous décrire mon stage (quand j'en aurai une idée plus précise), mon logement (quand j'en aurai une idée plus précise), mon entourage (quand j'en aurai une idée plus précise) ; bref de ma vie là-bas (quand j'en aurai une idée même vague...). Pour le moment, à deux jours du départ, laissons-nous le temps de nous ré-apprivoiser.

La prochaine fois que j'écrirai, ce sera en direct de Berlin -et j'aurai alors eu une expérience concrète, et sans doute douloureuse, de ce que représente 20 kg de bagages.

Viele Grusse,

Caro

PS : pardon pour cette illustration pleine de clichés. En fait, c'est parce que de l'Allemagne je n'ai que des clichés en tête. J'ai hâte de voir ce que ça donne en vrai !