mercredi 30 décembre 2009

Bouffée d'oxygène crollois

Mercredi 30 décembre. Voilà une semaine que je suis de retour à Froggyland, j'ai retrouvé la famille, les chiennes (yipppiiiiii), les amis grenoblois, j'ai des nouvelles des IEPiens ; bref, la vie est belle et les oiseaux chantent.


Le retour s'est effectué sans trop de problèmes le mercredi 23 décembre : une heure et demie de retard seulement, on peut presque considérer que l'avion était en avance comparé à ce que je vais connaitre le mois prochain, suite à l'attentat manqué. Mercredi 23 décembre, vous allez me dire, j'ai attendu le dernier moment pour rentrer. Et pour cause, chers amis, j'étais le week-end d'avant à Dublin avec ma flatmate, Masako. Dublin, c'est cool. Résumé de ces cinq super jours en images :


Petit coup de folie (aussi appelé "petit cadeau de nous à nous") : on y est allées en ferry, et non en avion. Il nous a donc fallu traverser le pays de Galles en train, car le bateau partait d'Holyhead, une des villes les plus à l'Ouest de la Grande-Bretagne. C'était splendide.


Malheureusement, je ne peux pas être très précise quant à la description de la photo, si ce n'est qu'elle a été prise au nord du pays de Galles.



Départ d'Holyhead, on est déjà sur le bateau. Le mercure ne dépasse pas les 0°C, et le vent heu… cf. ma "coupe" de cheveux.


Notre séjour sur place comptait trois jours (+ deux jours de voyage). Voici quelques photos pour vous donner un aperçu.


Vue de la rive gauche de Dublin, qui est traversée par la Liffey. Au fond, le port.



Temple bar, situé sur la rive droite : the place to be après 20h ! Pleins de pubs Irlandais, plus de touristes que d'Irlandais, m'enfin.


Le lundi soir, on a décidé d'aller faire une ballade. Après une heure et demie de marche à partir du centre-ville, enfin, la mer !, avec vue sur le port de Dao Laoghaire, auquel on s'est rendues le lendemain (en train, on est des feignasses).


On avait pas prévu que la mer était si loin : conclusion, on est arrivées à la tombée de la nuit. Dommage !


Masako, qui dans un souci d'intégration, s'adapte bien aux coutumes locales.




Retour à Holyhead, et coucher de soleil merveilleusement cliché sur le bateau.


Excusez-moi de balancer quelques photos en ligne comme cela, sans prendre le temps de vraiment les commenter. Mais c'est pour mieux le faire de vive voix (et hop ! une petite pirouette pour me faire pardonner de ma radinerie en matière de commentaires...). Cinq jours très agréables donc, malgré un froid glaçant : le thermomètre n'a affiché aucune température positive. Gloups. On était emmitouflées sous des couches de pulls, deux pantalons, deux paires de chaussettes, et bonnet et tout et tout. Vous avez déjà vu Bibendum faire du tourisme, vous ?


Le week-end précédent, on avait décidé avec les flatmates de retourner à Nottingham. Definitly, il devait y avoir un complot mondial, ou peut-être était-ce mon destin, mais il devait être écrit quelque part que je ne verrais pas Robin Hood en décembre 2009. La raison est simple, l'ami : pas de train. Et oui, chez les Britishs, tout est ouvert le dimanche, sauf la gare, puisque le premier train qui nous permettait de rejoindre Nottingham partait à 14h30. Mais les quatre shopaholics que nous sommes ne nous sommes pas laissées abattre : cloitrées à Stoke ? On en a vu d'autres, c'est parti pour Hanley, le centre-ville, pour une virée shopping.


Voilà en supra-résumé mon mois de décembre. Il y a eu d'autres bons moments, tels le repas de Noël (12 Frenchies et un Allemand en mal de bouffe française qui décident de se mettre aux fourneaux, c'était plutôt sympa !), ou la dernière kitchen party ! Je vais m'abstenir sur l'épisode des "adieux", car j'ai promis de ne pas donner dans le pathétique, et de vous épargner mes états d'âmes. Mais bon, je déteste, DE-TESTE les "au revoir", et cette année de mobilité en compte trop.


Je ne suis pas douée pour les conclusions, je ne vais donc pas m'aventurer dans un bilan de ce qui fut une aventure, avec de grandes formulations définitives. Cela risquerait de tourner en une introspection comique. Stoke n'a pas été une partie de bonheur tous les jours, et pourtant je ne me souviens aujourd'hui que des bons moments, de l'Anglais plus ou moins appris, et des belles rencontres que j'ai eu la chance de faire. Bref, cette expérience fut 100% positive, ou du moins je ne me souviens que tu positif (Caro, arrête de penser aux heures de râleries intenses qui précédaient la corvée laverie ou aux virées en foodshopping qui te mettaient de mauvaise humeur deux jours à l'avance)


Maintenant, je tourne la tête vers l'avenir, et c'est quatre mois au Burundi qui m'attendent. Mais d'abord, je prends une bouffée d'oxygène crollois. Les IEPiens qui ont la chance d'être rentrés dans le home sweet home pour les fêtes savent de quoi je parle !


Merci à tous pour vos mails, textos, coup d'fils, moments passés ensemble. Ca fait un bien fou de vous revoir.


Caro


PS : je vous souhaite à tous une excellente année 2010. Tous mes voeux de bonheur, de réussite, de santé, et nanani et nanana, et tout ce qu'il vous fera plaisir.


mardi 8 décembre 2009

De la liberté d'expression au Royaume-Uni

Rassurez-vous, je ne me prends pas encore pour Tocqueville, ce billet n'a donc pas pour objet de faire écho à De la démocratie en Amérique – livre que je n'ai d'ailleurs pas lu. Mais c'est le premier titre qui me soit venu à l'esprit pour l'article qui suit, et il reflète exactement ce que j'ai ressenti samedi.

Voilà trois semaines que je n'avais pas quitté Stoke, et je perdais le rythme de la visite d'une ville hebdomadaire. Samedi, donc, c'est parti pour Nottingham. Nottingham, connue pour Robin des Bois. Et oui, l'ennemi juré du héros est le Shérif de Nottingham, lequel vient de Nottingham. Le monde est bien fait, vous en conviendrez. Donc l'attraction de la ville, pour ne pas THE attraction, c'est la statue de Robin Hood (et retenez bien, car cela aura son importance par la suite).

La journée commence… dans le train. Logique. Non, je vous rassure, je ne vais pas faire de cet article un racontetavie.com ; je m'arrête sur le trajet pour une raison précise. La voici : on était à côté d'un groupe de skinheads, qui commençaient la journée à la bière et au whisky. Arf, je n'aime pas généraliser, mais genre stéréotype du hooligan tu fais pas mieux.


Et hop !, une petite photo volée du crâne rasé et des bouteilles vides dans le train.
Intriguée, je demande à l'un d'eux quel match ils vont voir. Il ne m'était même pas venu à l'esprit qu'ils puissent s'enivrer à 10h du mat' pour une autre raison que celle d'aller foutre le boxon sur un terrain de foot. Naïve ! Le bonhomme, dont l'alcoolémie devait déjà faire pâlir d'envie un moscovite privé de Vodka pendant 10 minutes, me répond qu'il est en partance de Nottingham (ha bon, toi aussi ?!), pour une manif. Quel genre de manif ? "Against the Muslims!". Ainsi, l'EDL, l'English Defence League, groupuscule d'extrême droite, organise une manif contre les Muslims. La traduction littérale de Muslims est Musulmans ; mais le terme "Musulmans" n'a en Français aucune connotation raciste, or il peut en avoir une en Anglais. La traduction aurait donc plutôt été en Français les "Arabes", à ceci prêt que les premiers visés sont ici les Pakis. J'ai fait remarquer à mon alcoolo que "this is very sad" ("c'est très triste"), mais il n'était alors plus en état de me répondre quoique ce soit d'autre que "fais attention, ça va être violent aujourd'hui, take care girl, be careful" ou son leitmotiv du jour, à savoir "we want our country back !" ("rendez-nous notre pays").

Ce genre de manif serait interdit en France. Je ne vais pas vous ressortir le cours de droit admi (après tout vous ne m'avez rien fait), mais le maire aurait le droit de l'interdire pour menace à l'ordre public (le premier IEPien qui pense à OP a gagné !). Ici, la conception de la liberté d'expression est différente, et semble-t-il sans limite. Je ne vais pas me risquer à la politique de comptoir, mais le simple fait d'imaginer une manif contre une religion, contre les étrangers, donne à réfléchir.

Mais je n'avais pas fini de m'étonner. Les méthodes des forces de l'ordre m'ont scotchée. Arrivées à la gare, on a la surprise d'être filmé par les flics, afin qu'ils aient une trace des personnes étant entrées dans Nottingham le samedi 5 décembre. Même si l'EDL est en tout point méprisable, je doute de l'efficacité d'une telle pratique : certes, les skins étaient clairement là pour se battre, néanmoins l'accueil hostile qui leur a été réservé n'incitait pas à la non-violence.
Comité d'accueil à la gare


Après un quart d'heure perdu à essayer de sortir de la gare (cordons de flics oblige : sortie à l'arrière de la gare, redescendez sur le quai, non remontez, bon on vous escorte), nous voilà enfin dehors, en partance pour le château de Nottingham.

Et là, sensation bizarre. Personne dans la rue. Genre Montluçon après 17h un lundi, sauf qu'on était midi un samedi à Nottingham. Non pas man's land, mais plutôt flicland. Partout, partout, des policiers, à cheval, en camions, à patte, avec les chiens, etc. Qu'à cela ne tienne, le château nous attend, et la statue de Robin aussi.

Je vous laisse admirer la statue. Perso, j'en suis encore sans voix :



Explication fournie par un policier : barricadée pour ne pas être réduite en morceaux pendant les affrontements. Tant pis, on ne verra pas Robin Hood. Consolons-nous en nous disant qu'il est plus beau en imagination - Le Petit Prince, ma Bible. On part donc en direction du château, juste derrière. Fermé. Le musée ? Fermé. Rectification : même Montluçon est plus animé. On a demandé à un flic combien de temps durerait cette petite comédie. Réponse : "aussi longtemps qu'ils voudront se battre". Ca, c'est fait.

On se dirige alors vers le centre-ville, c'est-à-dire la place principale, devant le magnifique hôtel de ville. Retour à la civilisation : aux flics s'ajoutent désormais les contre-manifestants, qui réclament l'interdiction de l'EDL et du BNP (British National Party, parti d'extrême-droite, qui a réalisé une avancée inquiétante aux Européennes de juin dernier). La manif de l'EDL a lieu au même moment de l'autre côté de la ville, près du château et de la statue : le rôle des flics est de faire en sorte que les deux manifs ne se rencontrent pas. Sans vouloir donner dans le lyrique avec des analogies et autres métaphores pourries, traverser cette place reflétait les deux visages de l'Angleterre : d'abord, la manif, la violence contenue, les forces de l'ordre outrageusement présentes ; ensuite, la magie de Noël, le marché, la patinoire, les illuminations, les chants. Tout, le meilleur comme le pire, est plus excessif qu'en France.

Bref, instant philosophique terminé, on continue l'avancement de la journée ! Ayant compris qu'on serait de toute manière privées de culturacion, les lieux touristiques étant fermés, on part faire les magasins. C'est beau la résignation. Et quand je dis faire les magasins, y'a vraiment de quoi faire. La preuve en images !


Quand je vous disais que tout était plus excessif qu'en France...

Vers 15 heures, demi-tour sur la place principale, pour aller déjeuner dans un pub. Le repas est ponctué de nombreux allers et venues de gars bourrés, et au final, plein de skinheads (encore une fois, cela me désole d'ainsi généraliser, mais je vous promets qu'on les reconnaissait) qui partent par la sortie de secours. On ne comprenait rien, mais en sortant du resto, tout est devenu clair (sauf le jour : il fait nuit à 16h). Nos militants de l'EDL étaient venus faire la tournée des bars après leur manif, et se sont faits piégés par les contre-manifestants, qui les attendaient à la sortie du pub, rejoints par la communauté pakistanaise. Dans un élan de courage admirable, les membres de la EDL se sont enfuis par derrière (d'où, les allers et venues vers la porte de secours), sauf quelques-uns un peu plus imbibés qui sortent du pub pour réclamer leur "country back" en agitant leur drapeau (pas l'Union Jack britannique, mais la St Georges' cross anglaise, l'EDL méprisant également Ecossais et Gallois).

On s'est ainsi retrouvées au milieu des Pakis, encerclées par les flics, et Marion s'est improvisée reporter le temps d'une soirée (la plupart des photos sont d'elle, merci !). Petite précision. J'ai relaté cette journée de façon très manichéenne, les gentils d'un côté et les méchants de l'autre. Evidemment, l'EDL est détestable, horrible, et tout et tout. Mais les personnes avec qui on s'est retrouvées ne sont pas des victimes. Rien à voir avec les contre-manifestants chevelus, stone, peace and love, et militant au socialist party (équivalent du parti communiste français) croisés le matin. Eux n'avaient rien de peaceful.

A la sortie du bar, les militants anti-EDL attendent les manifestants.
Au second plan, la patinoire, le marché de Noël et la Council house.

Là, on a rejoint les contre-manifestants : on est face au pub où on a mangé, d'où on vient de sortir.
Devant le pub, les membres de l'EDL, "protégés" des contre-manifestants par les flics.





On est touriste ou on ne l'est pas ! Cette photo, prise par Marion à mon insu, m'a beaucoup amusée : je suis bien en train d'admirer les décos de Noël, entre, à ma gauche, des camions de flics et, à ma droite, un cordon de flics qui empêche des Pakistanais de taper sur des néonazis. Normal.


On a continué notre ballade, et on est parties. Dans le train, on a encore eu le droit aux panneaux "No Sharia, this is England". J'ai depuis consulté la presse anglaise. Comme il fallait s'y attendre, des affrontements entre la police et les manifestants ont eu lieu dans la soirée. Pour ceux que cela intéresse, voilà quelques articles :

Comme je l'ai déjà souligné, une journée qui donne à réfléchir. Je ne suis pas persuadée d'avoir réussi à exprimer tout ce que je voulais, notamment l'ambiance qu'il régnait. Mais on en reparlera de vive voix, je suis de retour dans quinze jours (ou comment finir sur une note positive !).

Caro
PS: cet article est grââââcement dédicacé à ma prof de Refugees and Immigrants, qui, non satisfaite de me reprocher la construction de Sangate, a expliqué environ 17 fois que Le Pen est arrivé au second tour de la présidentielle en France en 2002. C'est comment qu'on dit, déjà ? "Balayer devant sa porte", c'est ça ?

mercredi 25 novembre 2009

So British

Merci pour vos mails et commentaires, ils me motivent pour entretenir ce blog. D'ailleurs, ils m'ont tellement faits plaisir que je suis déjà de retour. Quand on aime on ne compte pas.

Au programme aujourd'hui, toutes les bizarreries qui sont susceptibles d'apparaitre à nos yeux ébahis lorsqu'on se promène à Stoke.

Hier, puisque les photos ont été prises à ce moment-là, me voilà partie, armée de my map of Stoke-on-Trent et de my camera, afin d'aller visiter une fabrique de Poterie. Il faut savoir que c'est une, voire la fierté locale. Musées de poterie, magasins de poterie, usines de poterie, centre commercial appelé Potteries, immeubles où vivent les étudiants ayant des noms de marques de poterie célèbres, bref ; quiconque passant à Stoke se doit d'aller visiter un truc en rapport à la poterie ou est condamné à mourir inculte. Comme je connais assez bien le centre commercial [sic], j'ai décidé d'élever d'un cran le niveau de culturation, et d'aller dans une fabrique de potteries. Audacieux, hein ?!

Après une courte recherche sur Internet, je découvre que la marque la plus célèbre est Dodgewood. Mais l'usine se situe à 10 bons km, et je ne voulais pas prendre le bus. Qu'à cela ne tienne, impossible n'est pas Caro, et j'en ai choisie une autre : Spode.

Située à l'opposée de la ville, là où je ne vais jamais. Par-fait, en plus, cela me permettra de faire du sightseeing. Sans me tromper ou presque (hum hum), j'arrive donc à Spode :



Magasin désaffecté. Rien d'étonnant, la ville n'est pas comme qui dirait un pôle économique en pleine croissance. On ne se laisse pas abattre, les jeunes, et on continue : j'ai repéré sur la carte une autre usine, Portmeirion, à deux pas de Spode. Effectivement, j'ai trouvé l'usine...


...Mais pas le magasin d'usine…

Un petit peu démotivée, mais d'une naïveté à toute épreuve, j'ai continué ma ballade, avec une résolution des plus sages : si je vois un magasin de poterie, je m'arrête, sinon, je continue. Quelque peu tautologique, mais, sur le moment, j'ai trouvé ma décision très cohérente.


J'ai donc continué, et ai fini par renoncer. Mais un peu frustrée par cette promenade dans les rues désaffectée de Stoke, j'ai décidé de changer le but de ma ballade. Plutôt que de visiter une usine, j'ai pensé à vous : trop de de petites choses me sont passées sous le nez, je devais vous en faire profiter. En exclu, donc, quelques photos-que-quand-vous-les-voyez-vous-savez-que-vous-pouvez-pas-être-ailleurs-qu'à-Stoke !

Stoke, c'est avant-tout un optimisme à toute épreuve :


Sun terrace = terrasse au soleil.
Est-il nécessaire de préciser qu'il pleuvait ? (d'aucuns remarqueront le CCTV in operation).

Stoke, c'est aussi une orthographe innovante :


Non mais franchement, ça lui coûtait quoi d'écrire nights au lieu de nites, il était pas limité à 160 caractères, que je sache. Vous avez déjà vu, vous, un bar en France avec "Ts les vendredis swars, DJ Jodie M" ?








Stoke, c'est aussi une vitrine de la modernité Anglaise :

Oxford Street. Attention, ne pas confondre avec l'Oxford Street de Londres, si tant est que c'est possible

Stoke, c'est une histoire d'amour entre un architecte et sa région :



Stoke, enfin, c'est l'amour du prochain, avec des panneaux aussi cordiaux qu'une poignée de mains entre Israéliens et Palestiniens :

Vous l'aurez compris, Stoke est unique ! U-ni-que. Et pour cela, le Stokien se doit d'être chauvin, et de trouver moyen de planter son drapeau au milieu de son jardin pourri... heu... de son luxuriant potager :



Bref, Stoke, j'kiffe grave !

Caro

jeudi 19 novembre 2009

Il pleut, il mouille ; c'est la fête à la Grenouille !

Qui aurait pu penser que les paroles de cette comptine ne relevaient pas de l'inanité la plus totale ? Me l'eussiez-vous dit que je ne vous aurais pas cru. Et pourtant, quelles significations elles ont aujourd'hui pour ma cervelle endommagée ! Explication : traduite en Anglais, ou au moins en Franglais, elle donne : "It's rainy, it's wet, it's Froggy's party" (vous remarquerez que j'ai pris soin de conserver la rime, au risque de massacrer l'Anglais, une fois n'est pas coutume…). J'en déduis donc que c'est ma fête, ou plus modestement, la fête des Frenchies. Reformulation : La chanson dit que la pluie = la fête aux Grenouilles. Ici, il pleut, donc c'est la fête aux Grenouilles. Les Frenchies = les Grenouilles. Syllogisme irréfutable : c'est la fête aux Frenchies. CQFD.

Pardonnez-moi ce petit délire, on a les moyens qu'on peut pour garder le sourire en contemplant la fenêtre trempée. Ou pas, d'ailleurs. Mais, qu'on se le dise, qu'il pleuve à Britishland n'est pas un renseignement à caractère scoopesque. Cela dit, au cas vous croyiez qu'il s'agissait d'une légende, d'un cliché, ou je ne sais quoi, hé bien je dois vous informer que vous êtes, hélas !, dans l'erreur la plus totale : il s'agit d'une réalité. Je vous passe les conséquences capillaires de cette météo humide, mais vous savez néanmoins que mes cheveux sont très…hum… réactifs à la pluie. Hum hum…

Ces considérations météorologiques ne méritant pas qu'on s'y attarde plus, passons à la suite. La suite, à savoir mon tragique manque d'assiduité sur ce blog. J'avais bien commencé, et voilà ! Je suis tombée dans l'écueil qu'il fallait éviter : celui de se dire que ya les mails, et puis ici c'est la routine alors ils s'en fichent, et un article ça prend du temps, et d'ailleurs tu fais quoi ce soir moi j'voulais écrire un billet mais j'aurai pas le temps, et nanani et nanana. Mais je reviens en force, l'ami, pour te donner des nouvelles.

Ici, je continue mon petit bonhomme de chemin. L'heure de rendre les assessments approche, donc, information qui relève du miracle après six mois d'oisiveté appliquée, je me mets à bosser. J'avoue que mon intérêt pour la couverture médiatique de la guerre des Malouines reste limité, de même que, de mon gré, je n'aurais pas pensé à rechercher les fluctuations de salaires des agriculteurs écossais pendant l'entre-deux-guerres par rapport à celles des paysans gallois. M'enfin, seulement 29 reporters accrédités pour couvrir le conflit, tous Britishs-pas-d'étrangers-aux-Falkland, c'est tout de même pas des masses. Le premier qui dit "Qui s'en fout ?", je me fâche.

What else ? Un peu de tout :

  • Je parle désormais le Franglais couramment. RAS.

  • J'ai marché sur les traces des Beatles. J'ai failli verser ma larme en fredonnant Hey Jude sur les quais de Liverpool. Hé ! Ho !, j'ai dit "failli". J'ai pas dit "J'ai versé", alors vous moquez pas, d'abord. Quelques photos (prises par ma coloc car bibi n'avait pas eu le bon sens de recharger son appareil) en exclu.



    La cavern, le pub où les Beatles se sont produits pour la première fois

  • Ici, il pleut.

  • Les Anglaise s'habillent toujours aussi court. Et coloré. Et heu… différemment. Preuve à l'appui : la semaine dernière, les Allemandes ont organisé une soirée Anglaise. Nom de la soirée : "Bad taste party" (littéralement : "soirée mauvais goût"). Ca s'invente pas. C'est culturel, parait-il.

  • La vie en coloc se passe toujours aussi bien. Anecdotes choisies :
    - Flatmate # 1 : P-----, les Espagnoles ont encore laissé leurs cheveux dans la douche.
    - Flatmate # 2 : Ouais, et aussi leur poêle dégueulasse.
    - Flatmate # 3 : Benh nan, elles sont parties pour la semaine, ça peut pas être elles.
    - Flatmate # 2 : Benh c'est qui alors ?
    - En chœur : …
    Elles ont bon dos, les Espagnoles, tiens !
    -
    Flatmate # 4 : OK, girls ! I'm fed up with French. Now we only speak in English in this kitchen.
    - Flatmate # 2 : Benh ?! Qu'est-ce qui lui prend ?
    - En chœur, sauf Flatmate # 2 : …
    Et j'ai enfin une photo de toutes les Flatmates (merci Marion !), de gauche à droite : Masako, bibi, Marion, Noémie, Mathilde, Feyza et Sophie. Il manque les Espagnoles, Rebekah et Sarah, mais on les voit moins.

  • Ici, il pleut.

  • Je me suis disputée (enfin, c'est un grand mot, disons que j'ai débattu) avec ma prof de Refugees and Immigrants qui me répète chaque semaine qu'il n'y a que les Français pour être suffisamment tordus pour construire Sangatte à l'entrée du tunnel sous la Manche.

  • J'ai mangé dans un resto Chinois douteux après m'être vue refusé un hamburger à l'Ember lounge, le resto-bar du campus. Comme l'a souligné ma roommate, on est parties dans un Fast food pour savourer le summum de la nourriture capitaliste ; on se retrouve avec du porc au caramel dans nos assiettes, entre la photo de Mao et le drapeau de la Chine. Preuve en image.

  • J'ai visité Londres avec mon Pôpô, ma Môman, ma Tatie et mon Tonton. Londres, c'est beau. La famille, c'est bien. Donc le week-end, c'était cool. Dites donc, les jeunes, je brille par mon esprit de déduction, aujourd'hui.

  • Ici, il pleut.

  • Twilight sort au ciné demain. Traduction : je vais au ciné demain. Edwaaaaaaard. J'ai un temps pensé qu'il viendrait s'établir à Stoke, où les conditions sont réunies (il pleut, il fait nuit à trois heures, et je suis là. Que demander de plus ?), mais nan, il est resté à Forks, le goujat. Notons tout de même que le film sort ici deux jours plus tard qu'en France. Chais pô pourquoi, mais j'ai comme l'impression de m'être faite eue.

  • Les courses, ça me soule. La lessive aussi.

  • L'Anglais est perfide. Preuve à l'appui. Il n'a rien trouvé de mieux que de couper le son pendant la Marseillaise hier soir (lors du match de qualification -ou d'élimination, d'un point de vue Irlandais- pour la coupe du monde 2010). Bon, je suis de mauvaise foi. Il a coupé le son pendant les hymnes hier soir. En plus, l'Anglais était clairement en faveur de l'Irlandais. Les Français, qui n'étaient déjà pas beaucoup aimés, sont désormais clairement détestés, pour cette victoire unanimement décrétée undeserved.

  • Et ici, il pleut.
Je vous l'avais bien dit, rien de nouveau, je continue mon petit bonhomme de chemin ! Et vous ?

Caro

mardi 27 octobre 2009

Brit-trotteuz !

Devant le potentiel touristique stokien que je qualifierais de heu… inexploité afin de ne pas heurter la sensibilité de mon prochain anglais, il nous (nous = les étudiants internationaux) parait nécessaire d'aller explorer quelque contrée British, afin de nous convaincre, que non, ma fille, l'Angleterre c'est pas partout aussi moche que là.


Décision est donc prise : chaque semaine donnera lieu à la visite d'une nouvelle ville. Bon, évidemment, on ne tient pas le rythme, mais l'idée y est, et la motivacion aussi. Démarche symbolique, achat des tickets de train. Et le train, ça coute cher. Mais l'Anglais aime les jeunes gens culturés, et donc l'Anglais fait des réductions aux étudiants sérieux –ou pas. J'ai donc investi dans une Railcard 16-25 (les 12-16 n'avaient qu'à bien se tenir, ils n'ont pas le droit à la carte) et, abracadabra, le train has become cheap ! Merveilleux, isn't it ?
La gare de Stoke.
J'ai cherché Harry sur la voie 9 3/4,
je ne l'a
i pas trouvé.



Ainsi, il y a trois semaines, première escapade, qui nous a menés à Chester. Ville supra-over-célèbre-de-part-le-monde, nan ? Je suis convaincue que ce serait la première que vous auriez choisie pour visiter Britishland ! Ce fut en tout cas mon choix. Enfin, pas vraiment : je triche un poquito, car ce voyage était organisé par le bureau de la mobilité de l'univ. Un peu comme si l'administration de Science-Po emmenait gratuitement nos étudiants Erasmus à Albi, for example. Mais ce scénario relève de la science-fiction, donc revenons à la réalité. Soit Chester. Je vous aurais bien blablaté les mérites de cette cité médiévale, mais hélas!, on a perdu le guide après une heure de visite et donc raté la moitié de la ville. Pas très intelligent, uhhgg ! But, anyway, it was a nice day in a nicce city, dont voici quelques photos.


Le centre ville


Des maisons à colombages muy sympaticas !

Tout enthousiasmés par cette première visite, nous avons enchainé le samedi suivant par une virée à Birmingham. Et Birmingham, c'est bôôôôô. Une archite
cture très moderne côtoie les vieux bâtiments en briques rouges, et l'ensemble est très charmant. Don't you think ???

Les militaires... Heu, enfin, I mean, la cathédrale...Heu... Un bâtiment... conceptuel


Le palais de Justice



Enfin, la semaine dernière, excursion à Manchester. Alors là, on a carrément beugué. On n'était que deux (ma coloc et moi) et, deux filles qui savent pas lire un plan dans une ville qu'elles connaissent pas dans un pays où elles parlent moyennement la langue, benh ça donne qu'elles trouvent l'office du tourisme trois heures après la descente du train. Je crois cela dit qu'on a vu l'essentiel, et Marion a même réussi à me trainer dans un musée de peinture, ce qui en soi relève de l'exploit, étant donnée ma certaine étanchéité à l'art. La visite dudit musée m'a d'ailleurs permis de confirmer mes doutes quant à la bizarrerie British :


No comment !

Dommage, les trois-quarts de la ville étaient en travaux. Ce qui doit être souvent le cas, car vu ("e" ou pas "e" à vu ? Accord ou pas ? Pas accord, on va dire que c'est une préposition !) la hauteur impressionnante des bâtiments, il doit toujours y avoir quelque chose à restaurer. Regardez par vous même, cela donne le vertige.



En baissant la tête, quelques clichés British s'offrent à nos yeux de touristes :


Un taxi comme on les aime !

Là, je triche : cette photo est de Chester ! Mais yavait les mêmes à Manchester, promis. Ces cabines ont beaucoup plu à Feyza et Noémie, mes colocs !

Je triche encore : cette photo est prise à Birmingham !


Bref, ces petits voyages sont un pur bonheur, plein d'autres sont prévus, je vous tiens au courant !

Caro


PS : je vous ai dit que Robbie Williams était né à Stoke. Ca, c'est la fierté numéro un. Fierté numéro deux : Captain Edward John Smith a également vu le jour à Stoke. Nan, dites pas "kicestçuilà", je suis sure que vous le connaissez. Mais siiiiiii, vous savez, le capitaine qui meurt à son poste, drapé dans sa dignité, alors que son bateau censé être insubmersible est en train de couler dans les profondeurs de l'Atlantique, en cette nuit sans lune du 14 avril 1912. Hé benh oui, les filles, ya pas que Léo dans Titanic.