Enfin un nouvel article tout beau tout neuf pour nettoyer le précédent au titre peu racoleur. Au menu aujourd'hui, quelques anecdotes so Burundaises ! Oui, Sarah, attends-toi à du CCA ! Je sais que vous avez déjà eu le droit à ce type de billet, mais hé !, on ne peut pas se renouveler aussi vite que la garde-robe de Victoria Beckam, sorry ! Et puis j'aime bien cette formule. Seul problème : les illustrations illustrent rarement le propos, souvent inillustrable.
Arrivée dans un supermarché pour acheter quelques Fanta (boissons, en Franco-Kirundi). Je repère une caisse de Coca-Cola, perfect ! Je m'approche pour m'en emparer, mais suis brusquement interrompue par un vendeur. Explication : "Ho non ! Celles-là ne sont pas à vendre, après c'est moi qui dois réapprovisionner les stocks". Plait-il ? Ca vous est déjà arrivé de vous faire jeter à Carrouf' parce que vous vouliez acheter un produit ?
Rumonge
La semaine dernière, j'étais à Rumonge, dans le sud du Pays (Bujumbura est plutôt au nord), pour participer à une Table Ronde organisée par l'ONG qui m'exploite pour laquelle je m'investis allègrement. Le but était de réunir les membres du système judiciaire pour discuter des causes du disfonctionnement de la Justice. Tout un programme, je vous l'accorde. Bref, en pleine discussion, un OPJ (Officier de la Police Judiciaire) s'est levé et a constaté : "Le vrai problème aujourd'hui qui fait que les enquêtes sont longues, c'est que les infractions ont lieu trop loin du poste de police". J'invite donc tous les malfaiteurs burundais à contribuer à l'établissement d'une Justice efficace en essayant de commettre des crimes à proximité des postes de police. J'ajoute qu'il serait sympa de leur part de le faire pendant les heures de service de la police. Merci d'avance pour leur compréhension.
Sur la plage de Rumonge
Sinon, grande nouvelle ! Après six semaines d'abstinence conduitoïdale pendant lesquelles j'étais censée m'acclimater au trafic chaotique de Bujumbura, Astère m'a déclarée apte à la conduite. J'ai donc fait mes premières manœuvres hier, avec un quatre-quatre automatique trop trop bien, et ce conseil avisé : "souviens-toi qu'il n'y a pas de priorité. Ce qui compte, c'est l'intention. Regarde le conducteur d'en face et décide si tu peux y aller avant lui". Seul minuscule bémol : le volant est à droite, et la conduite aussi. Ne cherchez pas la logique, il n'y en a pas : juste un passé colonial belge qui fait qu'on roule à droite, et une économie heu… déséconomisée, qui fait qu'on achète les voitures asiat' qui ont le volant à droite. Va faire tes angles morts avec le volant à droite, tiens.
Spectacle de tambourinaires, donné sur Saga Beach. Enfin, "donné", façon de parler...
Je vous l'ai déjà dit, le Congo, ça me plait (surtout depuis que la saison des pluies a commencé, quand il s'arrête de pleuvoir, l'air est très pur, on voit super bien !). Un peu moins depuis la semaine passée. On était à Saga Beach, une plage au nord de la ville, en train de manger une brochette ! Au milieu du repas, mon coloc (je n'ai toujours pas résolu le problème d'un "l" ou deux à "coloc". Help!) remarque, l'air de rien, qu'on "est en train de se canarder au Congo". Effectivement, on a vu des balles de fusil puis des grenades éclairer la nuit congolaise. A tous ceux qui doutent, oui, je peux affirmer que c'est assez traumatisant de se dire "Un homme vient d'exploser là-bas" en mangeant du poisson sur une plage paradisiaque.
La plage de Saga, avec en arrière plan Bujumbura.
Pour finir, pas vraiment une anecdote mais une des nombreuses finesses d'Astère qui m'a confié, de façon totalement décontractée : "Moi, quand je prends un taxi-moto, je demande à conduire et je mets le chauffeur derrière. Comme ça je suis sure que le conducteur a le permis". J'adore.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. J'espère que vous allez tous bien et que la vie est belle là où vous êtes. Pour ma part, ça va, sauf que mon coloc Jakob est parti et Lena part bientôt, et que décidément, s'il y a un truc que je déteste dans cette année de mobilité, c'est les "au revoir"!
A bientôt,
Caro
Voilà, c'est déjà beaucoup moins déprimant que l'article précédent, et ouai c'est ça l'afrique ai-je envie de dire. Et tu dois t'imaginer combien ça me change, moi burundais qui vient d'arriver en france, j'ai l'impression que la plupart des trucs sont organisés au cm près, je fais des études en assurances et c'est incroyable comment on veut se protéger contre le moindre risque ici, bonne continuation et take care on ne sait jamais dans un pays comme le mien...
RépondreSupprimerSympa les anecdotes, je m'y croirais ! J'adore la totale absurdité des situations que tu décris, on se croirait dans Scrubs...
RépondreSupprimerAu fait, que de résolve ton dilemme : c'est bien "coloc", j'ai vérifié (http://fr.wiktionary.org/wiki/coloc). Et du coup, comment tu vas te débrouiller sans tes colocs, t'en chercheras d'autres ?
Oui, j'imagine à peu près ce que tu dois ressentir, William. Je crois que j'aurai moi-même du mal à me réhabituer à ce que tout soit réglé dans les moindres détails ! Et dire que je trouvais que l'administration française, c'était du n'importe quoi, avant ! Tu es dans quelle ville ?
RépondreSupprimerMerciiiiii Sarah d'éclairer ma lanterne. Coloc, donc. On a déjà trouvé quelqu'un pour remplacer Lena, qui arrive dans trois semaines. Reste donc qu'une chambre de libre. Et j'avoue que je n'avais pas pensé à Scrubs en écrivant (ou en vivant) les anecdotes, mais promis, la prochaine fois que cela m'arrive, je demande à mon interlocuteur ce qu'il pense de JD !
Je suis à Niort dans les deux sèvres...
RépondreSupprimerEnorme le coup des affaires de police, d'un côté ça me rassure un peu vis-à-vis de la Slovénie, même si j'ai l'impression de vivre sous l'ancien régime... Continue avec tes super photos !!
RépondreSupprimerEva
Un pays où la nature est encore pure. C'est beau. Ce superbe cadre doit rendre la vie quotidienne plus agréable je pense, en dépit de toutes les tracasseries qu'elle engendre (administration, insécurité ...)
RépondreSupprimerWilliam, tu as fait quelque chose de très mal dans ta vie pour qu'on t'envoie à Niort ?!?
RépondreSupprimerMerci pour votre visite, Eva et Antho. Pourquoi as-tu l'impression d'être encore sous le régime communiste, Eva ?
Et Antho, navrée de modérer optimisme, mais je vais relativiser un peu la "pureté" de la nature. Depuis que je suis ici, je n'ai pas encore vu une (1) poubelle publique : tout est brûlé (ou réutilisé). C'est juste que, comme je suis gentille, je préfère mettre les photos des hippos que celles des tas d'ordures fumants.