[Note de moi : les photos de cet article ont été prises par mes soins. D’une débile. Voilà de quoi j’avais l’air en prenant le métro en photo ! Faut-il que je vous aime, va…]
Salut la Compagnie,
Au programme aujourd'hui, le métro berlinois. Ou die Berliner U-bahn, pour les puristes. Plusieurs d'entre vous m'ont demandé un article sur Berlin. (Quoi, vous vous en fichez pas mal de la déco de mon appart et du nouveau Président, c'est ça ?!) Minute papillon ! Ca va viendre, je vais vous en parler, de Berlin. Mais 1) je ne connais pas suffisamment la ville pour être à-même d'écrire autre chose qu'un mauvais condensé de Wikipédia auquel j'ajouterai quelques observations du Guide Michelin ; et 2) j'attends qu'il y ait des feuilles aux arbres. Pardonnez-moi ce petit caprice bucolique, mais la ville doit être magnifique au printemps ; patientons quelques temps encore !
En attendons, contentons-nous de billets qui ne soient pas soumis aux aléas des saisons. L'appartement la semaine dernière (je ne pense pas que Konsti, Lukas et Grégor n'aient ne serait-ce qu'une vague idée de la notion de « ménage de printemps ») ; et le métro aujourd'hui.
Ceux avec qui j'en ai parlé savent combien le métro à Paris fut une torture quotidienne pour moi l'été dernier. Je sais bien qu’affirmer ceci me fera passer pour pour une campagnarde (boycott absolu du mot "provinciale" de mon vocabulaire), mais le fait est que c'est comme ça. Autant dire que l'une de mes hantises en venant à Berlin concernait les transports en commun. Dans ma tête : ville immense = transports en commun atroces. Cela avait quelque chose de tautologique.
J'avais tort. Le métro à Berlin, c'est une promenade de santé à côté de son équivalent parisien (je sais, y'a toujours pire ailleurs et je suis jamais allée à Tokyo…). D'abord, une bonne partie des lignes sont aériennes (en général les « S-bahn »), ce qui est tout de même plus agréable que le réseau souterrain. Cependant, mêmes les lignes souterraines (la plupart des lignes « U-bahn ») sont "correctes". Non, pas "agréables". Ne nous emballons pas, c'est du métro dont je parle, là…
Alors, qu'est-ce qui fait la différence entre les deux ? Le monde, les gens, les autres. J'ai beau aimer mon prochain et savoir que les humains sont tous mes frères tout-ça tout-ça, je me sens profondément asociale à l'approche d'un quai de métro. Mais pas du genre asociale laïque, comme dirait Gad, du genre vraiment asociale.
Eh bien cela ne me le fait pas ici. Il y a quasiment toujours de la place pour s'asseoir, et si on reste debout, c'est par choix et cela ne veut pas nécessairement dire qu'on va se faire marcher dessus par notre voisin de gauche ou écraser le doigt avec lequel on tient la barre métallique par notre voisin de droite (ni qu'on va écraser le pied ou le doigt de quelqu'un, d'ailleurs). Enfin, preuve irréfutable que le métro berlinois n'est en rien semblable au métro parisien : lorsque l'on est serré les uns contre les autres -cela arrive-, les gens râlent et n'ont en rien la moue résignée du Parisien habitué aux joies des transports.
Si je voulais m’aventurer sur le terrain glissant de l'humour noir bien lourd, j’écrirais que ça vient de leur délire d'espace vital et compagnie, mais, en ces temps un brin obscurs, mieux vaut rester dans le politiquement correct. Nous considérerons donc que cela fait partie intégrante du sacro-saint modèle allemand. De fait nous arrivons disponibles et souriants au travail, et sommes plus productifs.
Pour ma part, je suis très chanceuse : je vis en ce moment dans le quartier Neukölln, à l’est de la ville, et mon lieu de travail est à l’ouest, mais tout le géni du U-bahn réside dans le Ring-bahn. Contrairement au Parisien, qui, non satisfait de résumer la France à Paris, réduit Paris à Châtelet-les Halles et nous oblige à passer par cette station quasi-systématiquement, le Berlinois a construit le Ring-bahn. Il s’agit d’une ligne de métro qui suit précisément le périph’ du centre ville (un autre périph’ délimitant la ville entière) ; c’est très pratique. Voyez plutôt :
Je vis à Sonnenalle et je travaille près d’Halensee.
Pas de changement, pas de souterrain, la vie est belle et les oiseaux chantent…
Je déménage la semaine prochaine. J’ai trouvé une autre coloc dans le quartier Schöneberg, et je vivrai alors tout près du boulot. Je suis contente (et le fait de me rapprocher du boulot n'est pas ma seule motivation à partir de la coloc) ! Elle est pas belle la vie ?
Bises et bon printemps,
Caro
PS : Et parce que c'est bientôt les élections et que vous ne savez toujours par pour qui voter, j'ai pensé à vous ! Vous cliquez ici et vous avez un tableau magique, préparé par Le Monde, qui résume les programmes électoraux. Yper bien fait et facile à utiliser : vous cochez les sujets qui vous intéressent, les candidats que vous envisagez, et vous obtenez un comparatif-de-la-mort-qui-tue. Et comme ca, vous ne rougirez plus quand le bien-pensant du quartier affirmera d'un ton péremptoire "Nâââââân mais tant qu'on n'a pas lu les programmes, on n'a pas le droit de se prononcer" !