On a tous un jour rêvé d'être invité dans l'émission de Frédéric Lopez, Rendez-vous en Terre Inconnue. Monter dans un avion vers une destination inconnue, à la rencontre d'un peuple inconnu.
C'est ce que j'ai fait la semaine dernière. Non non, pas en en montant dans l'avion il y a deux semaines. En montant dans le métro la semaine dernière, lors de mon déménagement. Le truc, c'est que je ne le savais pas encore.
Que je vous explique : jeudi dernier, donc, déménagement de chez Sébastien vers une coloc du quartier Neukölln où j'ai trouvé une chambre à louer pour un mois. Bon, je vous épargne le déménagement à proprement parlé : vous pouvez vous référer à l'article "Juste après le tarmac", c'était grosso modo pareil. A ceci près que je maitrisais un peu mieux le plan du métro (le Nord avait bien sa place au Nord) et que je vis désormais dans une rue pavée. Là, je vous vois en mode "c'est mignôôôôôn, les pavés". Erreur, l'Ami. Valise à roulettes + rue pavée = incompatibilité manifeste. Je hais les rues pavées.
Bon, j'ai tant bien que mal réussi à porter mes 25 kg, et ai fini par sonner à 21h30 jeudi soir à l'interphone du Schwarzastrasse 8. Pénétration immédiate en Terre Inconnue.
Au cours de ces trois dernières années, je crois pouvoir dire que j'ai acquis une certaine expérience de la coloc. J'ai partagé pendant un semestre une chambre de 12 m² avec une fille avec laquelle je ne partageais pas grand-chose d'autre qu'une chambre de 12 m², ai emménagé chez deux Allemands inconnus au milieu de l'Afrique, ai vécu une année super chouette avec mes supers colocs, ai squatté un été chez la tante d'un copain de lycée, et d'autres situations encore. Mais jamais j'avais vu un appart pareil.
« Tout ce que je sais c'est que je ne sais rien ». Socrate, mon inspiración.
Première impression : il règne un joyeux bordel. Ça rentre, ça sort, ça crie, ça parle plein de langues. Ca me plait. Et on me souhaite un joyeux anniversaire quand je rentre chez moi :
L'entrée est à l'image du reste de l'appart'. Quand toute tentative d'explication est vaine, le mieux reste d'illustrer.
Quelques parties du mur de la cuisine :
La table du salon...
Lorsqu'on va aux toilettes, on a la vue suivante :
Merci pour la suggestion, je vais y réfléchir.
La chasse au trésor pour trouver l'aspirateur :
La peinture rouge sur le mur conduit vraiment à l'aspirateur, dans une autre pièce de l'appart'.
J'en découvre tous les jours. Une affiche sur un mur que je n'avais pas remarquée. Un détail dans la salle de bain. Un panneau de circulation posé dans le couloir.
Je nous ai gardé le meilleur pour la fin.
Le frigo. Premier soir, j'y cherche quelque chose de comestible. J'ouvre une boite. Des pellicules photos. Je vis avec des artistes.
Le lendemain, découverte du congélo. Je fouille un peu et trouve… Le Petit Livre Rouge de Mao Tsé Tung. Est-ce que quelqu'un a une idée de ce qu'il peut se passer dans une vie pour qu'on en arrive à conserver –littéralement- Le Petit Livre Rouge de Mao Tsé Tung dans son congél' ? Normalement, je ne manque pas d'imagination pour m'inventer la vie des gens ; mais là, je sèche.
Notre congélateur. C'est bien le Petit Livre Rouge de
Mao Tsé Tung qu'indique la flèche. Help!
Contre toute attente, mes colocs sont maniaques. Le bordel oui ; la saleté, non. Ils font sécher leur linge sur le balcon pour que cela sente bon le dehors, ont des tours de ménage qu'ils respectent scrupuleusement, et ont méthodiquement changé la passoire de place quand je l'ai mise sur la mauvaise étagère.
Bref, ce mois de mars, je le vis dans un univers parallèle. J'aime l'ambiance qu'il y règne. Malheureusement, les extraterrestres qui y habitent ne sont pas spécialement intéressants, en tout cas pas intéressés. C'est juste trois étudiants en vacances (c'est les vacances inter-semestrielles, en ce moment), qui n'ont je crois pas trop calculé qu'ils avaient une nouvelle coloc ; ou alors ils ont calculé le fait qu'elle n'était là que pour un mois et ne parlait pas leur langue. Du reste, ils sont cools et pas contrariants. Ils évoluent pacifiquement dans leur Terre Inconnue.
Caro
Héhé le livre dans le congel, je suis fan !
RépondreSupprimerGros bisous !
Waouh, l'appart de mes rêves ! Quoique, il manque une vue sur la mer (et mes super colocs)...
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