dimanche 10 janvier 2010

Semaine genevoise

Après dix jours d'oxygène crollois (cf. précédent billet), mon deuxième semestre de mobilité a débuté mardi (lundi off pour cause de neige et de "horsdequestionquetuprenneslavoitureaveccetemps" et de "tutedébrouillestulesappellestespasindispensable") avec une semaine de formation au siège genevois de l'ONG où j'effectuerai mon stage. J'ai donc pu retourner dans la ville de Calvin, après ma petite escapade aoûtienne chez Debbie.



ci-contre : Genève. Photo from google !



Pour trois jours, j'ai ainsi renoué avec un rythme de travail sinon normal au moins décent. Hé ! ho!, rigolez pas, passez de huit heures par semaine à huit heures par jour, ça fait un choc ! Logée chez mon oncle et ma tante (merciiiiiiiii), j'ai aussi goûté aux joies des so-called migrations pendulaires, avec trois heures de trajets quotidiens..

L'aspect logistique de cette semaine traité, je peux faire un peu de pub pour mon ONG. Bilan de la semaine supra-positif (même si au moment de me taper le code pénal burundais en Anglais –alors qu'il est rédigé en Français à la base…- j'ai pu avoir des doutes quant au choix de ce stage). Je reviens de cette formation motivée grave-de-la-mort-qui-tue, et aussi avec des réponses un peu plus précises que "benh sauver le monde qui court à sa perte" à la question que vous me posez souvent "heu… mais en fait, tu vas faire quoi au Burundi ?".

En toute sincérité, je suis confrontée à un dilemme tragique : vous faire une description détaillée de l'ONG et de mon stage, au risque de vous lasser ? Ou pas ? Bon, je vais essayer de faire court. International Bridges to Justices, ou IBJ pour les intimes, à vocation à instaurer l'état de droit dan les pays en voie de développement. Dit comme cela, ça fait un peu néo-colonisateur, mais je vous assure qu'ils m'ont convaincue. Née en 2000, elle… non je vais pas vous faire un historique complet, si cela vous intéresse, cliquez ici (le site est en Anglais, mais vous trouverez ici un résumé en Français, ou vous pouvez encore utiliser l'outil traduction de google en cliquant ici, la traduction n'est pas mauvaise). Je vous conseille notamment le blog, qui permet de suivre au jour le jour (enfin… heu, au gré de notre assiduité, cela peut se révéler être au mois le mois…) les actualités du programme burundais.

En gros, l'objectif d'IBJ est l'application effective du droit en matière judiciaire, ou autrement dit le respect des droits des détenus, de leur arrestation jusqu'à leur détention. La plupart des pays ont promulgué des lois et signé des conventions internationales reconnaissant ces droits, mais ne les appliquent pas. Le but de l'ONG n'est pas tant de militer pour l'évolution du droit (même si par exemple elle promeut l'abolition de la peine de mort –petit clin d'œil pour des débats souvent enflammés au RU !), mais plus pour son respect.

Le champ d'action d'IBJ est double : d'une part, un programme de développement standardisé est mis en place dans 6 pays (la Chine, le Cambodge, l'Inde, le Rwanda, le Zimbabwe et le Burundi) ; d'autre part, un programme global, Justicemakers. Je n'entrerai pas dans le détail de Justicemakers, mais je vais essayer de développer un peu le programme commun au six pays.

Lorsqu'IBJ décide de s'implanter dans un pays, quatre types d'activités sont mises en place :
  • Campagnes de sensibilisation destinées à la population civile afin de lui faire connaitre ses droits juridiques en cas d'arrestation
  • Sessions de formation (des avocats, des juges, de l'administration pénitentiaire, des forces publiques) au centre d'IBJ où sont mis à disposition des manuels de défense pénale, une connexion –aléatoire, certes, mais une connexion quand même et d'autres petits trucs.
  • Tables rondes où se rencontrent les membres des groupes ci-dessus
  • Soutien juridiqueà des prévenus particuliers, en priorité ceux qui sont en détention provisoire (avant leur jugement) abusive, et les mineurs. A cet effet, IBJ emploie un avocat burundais, qu'elle "commet d'office" aux détenus qu'elle juge prioritaire.
Par ailleurs, il convient de faire des reportages avant et après la mise en œuvre de ces activités, afin de se rendre compte de l'évolution de la situation.

Et mon rôle, dans tout ça ? Je vous le donne en mille : je vais participer à la mise en œuvre du programme burundais. Dans chacun de ces six pays, IBJ emploie un fellow, un collègue. Le fellow Burundais, Astère, est mon Maitre de stage.

Il faut savoir que le Burundi compte une centaine d'avocats, pour 8 à 9 millions d'habitants. La situation des droits de l'Homme reste préoccupante, du fait de recours fréquents à la torture pour l'obtention d'aveux, de détentions provisoires abusives, de prisons surpeuplées. La peine de mort a été abolie l'année dernière lors de la réforme du Code Pénal, mais cette même réforme supprime les peines prévues à l'égard de ceux qui pratiquent les traitements inhumains ou dégradants.

J'ai bien appris ma leçon, hein ? Je vais arrêter ici mon prosélytisme. D'autant que tout ça a l'air bien beau en théorie, mais que je ne sais pas ce que cela va donner sur place.

Of course, je vous tiens au courant, si l'accès à Internet me le permet.

Me voilà donc briefée sur mon stage. Reste la vie burundaise, qui reste une grande interrogation. Je ne sais toujours pas où je logerai, comment je me déplacerai, les activités par lesquelles j'occuperai mon temps libre, ce que je mangerai… Koh-Lanta, mon inspiration ! Ce dont je suis à peu près sure, c'est du choc thermique, car je quitte ça ….




… pour rejoindre les cocotiers !

A bientôt,

Caro

3 commentaires:

  1. Olala, je commence à entrevoir ce que va être ce séjour... Génialissime, of course ! Tellement de choses à voir, et en plus de ça tu vas sauver le monde, c'est-y-pas beau tout ça ?!
    "Bon vent" !

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  3. Oui, j'ai hâte ... et heu... peur aussi, un peu. Et toi, alors, Miss ? On attend de voir les photos de la Finlande sous la neige. Plus l'excuse de la connexion, maintenant =D

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